Amita A Aimé

Les sœurs Hiroshima – Mariko Yamamoto

Coucou !

Je vous retrouve avec une nouvelle chronique, je suis très productive cette semaine, autant niveau lecture que niveau écriture !

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Note :  ★★★★

 

On est à Hiroshima, le 6 août 1945. Le monde est sur le point de basculer. Akiko et sa grande sœur rigolent et pensent à l’avenir.

Quel avenir pour ces gens ? Quel avenir pour l’Homme ?

7 août 1945. Le monde ne sera plus jamais comme avant. L’humanité a franchi un dangereux pas. Un pas irréversible.

 

L’histoire est donc celle de ces deux sœurs, confrontées à l’horreur de la guerre sous un jour nouveau : la bombe atomique.

Le but est de montrer l’horreur pour garder le souvenir de ce qu’ont vécu ces personnes, garder en mémoire les horreurs du passé pour réussir à avancer. Mais loin de l’auteur l’idée de créer un manichéisme américains/japonais.

Chaque partie à ses torts dans cette guerre, chacun a tué des gens, certains plus que d’autres mais tous sont morts pour la même raison : absolument aucune raison.

Alors le but n’est pas de prendre parti mais de se souvenir, de rappeler à nous ces fantômes du passé, ces victimes innocentes d’une guerre qui a fait bien trop de dégâts mais qui n’est qu’une infime partie de notre histoire. De l’Histoire.

 

Je n’ai pas trouvé la relation fraternelle si forte et si tendre que je l’aurais pensé mais j’ai été vraiment prise par l’intensité qui se dégageait de ce récit, par la vie qui nous prend aux tripes et nous hurle la cruauté du monde. Même si cette relation ne m’a pas émue, la finalité de ce récit m’a vraiment retournée.

Après cette lecture on voit les choses autrement. On apprécie avec plus de force certaines choses qui peuvent nous semblaient anodines, ordinaires, banales… On regarde différemment les gens qu’on aime et la vie qu’on mène.

Et surtout, lorsqu’on nous pose la question « Si tu ne pouvais emporter que 3 choses au cours d’un incendie, ça seraient quoi ? » on ne répond plus « ma Xbox, mon téléphone et mon livre préféré… Mais c’est dur de choisir. » Évidemment que c’est dur, mais la vérité, c’est qu’on ne se poserait même pas la question. Et après y avoir vraiment réfléchi, les trois choses que je voudrais sauver ce sont : ma sœur de 18 ans, celle de 6 et celle de 2. Je pense que je prendrai mon porte-feuille aussi pour avoir mes papiers (car on vit dans une société où on en a besoin pour tout et que ça m’aiderait de les avoir déjà sur moi) et c’est tout.

 

La lecture de ce livre, comme beaucoup d’autres sur la guerre ou autre catastrophes (naturelles ou non) nous fait prendre conscience de l’incertitude de la vie et de l’amour qu’on porte à certaines personnes.

De la difficulté de se redresser, de repartir, de réessayer de vivre.

 

Ce livre est un roman jeunesse mais j’avoue que du haut de mes 20 ans il m’a fortement ébranlée, il m’a vivement bouleversée et parfois il m’a retourné le cœur et l’estomac. La vie est dure parfois et il faut s’accrocher pour supporter certaines images. Alors oui, je pense qu’il faut le lire et le faire lire, mais attention, il est réaliste et montre les choses comme il faut les voir : comme elles sont.

L’écriture n’est pas des plus poétiques, ni des plus belles mais il ne faut pas oublier que nous avons une traduction du japonais et qu’ici, l’important n’est pas la beauté mais de montrer justement que la vie peut être parfois moche et chaotique. La simplicité du récit permet de mieux s’accrocher à ces images de guerre qui apparaissent.

 

Pour se focaliser un peu plus précisément sur le cadre, c’était la première fois que je lisais un roman sur Hiroshima et ce fameux 6 août et ça m’a renversée.

De penser à la guerre et ses horreurs, la Shoah et ces injustices, les naufrages et les soldats tués, c’est abominable, mais cette manière de tuer, tout à fait nouvelle pour l’époque, a quelque chose d’horrible d’une façon différente, plus rapide, plus sournoise et perverse, plus insidieux et quelque part, plus meurtrier car personne n’a entendu de bruits annonciateurs, personne n’a rien vu, personne ne savait même que c’était possible, et les retombées peuvent encore se sentir. De plus, lorsqu’on est pas mort des suites de blessures, brûlures… On meurt des retombées radioactives de cette bombes, des jours et des jours après.

 

Comment l’Homme a-t-il pu inventer une chose si destructrice, si mauvaise, si inhumaine ? Mais surtout, comment a-t-il pu s’en servir et comment peux-il encore la conserver ?

 

Amita

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