5 bonnes raisons de lire

5 bonnes raisons de lire Certaines n’avaient jamais vu la mer

5 bonnes raisons de lire…

… Certaines n’avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka

 

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Bonjour !

Je tenais d’abord à m’excuser car j’ai été assez peu présente ce moi-ci. J’ai eu beaucoup de contrôles et un concours d’orthographe à préparer (ça s’est très bien passé d’ailleurs!) du coup j’ai assez peu lu et assez peu eu le temps d’écrire. En plus je dois rédiger une nouvelle de 6 pages pour mon cours d’écriture créative.

D’ailleurs je voulais vous faire un haul livres en anglais et un haul de mon salon Livre Paris mais les haul ce n’est vraiment plus mon truc, je n’éprouve plus de plaisir à les rédiger. Je préfère vous parler de ces livres une fois lus ce qui a plus d’impact et de pertinence.

Justement, le livre dont je vais vous parler a été acheté au salon et lu aussitôt. Je vais donc vous donner 5 bonnes raisons de le lire ! Attention, il faut toutefois nuancer mon propos, ce n’est pas parce que je ne donne que des bonnes raisons, que c’est un top absolu.

 

I – Il est très court 

C’est une raison qui peut paraître toute bête, mais il ne fait qu’une petite centaine de pages. Et lire un livre si intense et puissant en si peu de pages, c’est assez agréable. Et ça peut en motiver plus d’un.

Pour résumer rapidement, on est en 1919 et on accompagne le destin de beaucoup de Japonaises qui prennent le bateau vers l’Amérique pour vivre auprès de leur tout nouveau mari encore jamais rencontré. Pleines de rêves, de doutes, elles arrivent dans un pays dont elles ne parlent pas la langue, dont elles ne connaissent pas les coutumes, avec un mari qu’elles n’ont encore jamais vu….

 

II – Le style est très agréable

Le récit (qui est plus une succession d’essais sur un sujet type « les enfants » ou « la naissance » ou « la première nui ») est raconté à la première personne du pluriel, ce qui donne beaucoup d’impact, de force au récit. De plus, la succession d’exemples, comme les vies qui se succèdent donnent beaucoup de poids à ce qui est dit. Ce livre est parfois très dur car ce qui est écrit est tantôt doux tantôt horrible mais plus souvent bien triste et injuste.

Le tout reste raconté d’une manière tel que l’on ne peut que s’y accrocher et continuer.

 

III – En apprendre davantage sur la triste réalité des mariages arrangés au Japon 

C’est une triste réalité déjà rencontrée dans bien d’autres livres sur le Japon. Il y a des marieuses et on y choisit son (ou sa) futur(e) époux(se) à l’aide de photos et d’une petite description type CV. Certaines sont mariées très jeunes (très très jeune, parfois avant même d’avoir leurs premières règles) On les marie pour la dot, pour se débarrasser d’une fille inutile, pour « lui offrir une vie meilleure » (on se demande ce qui est pire finalement, entre sa misérable vie au Japon, dans les rizières ou sa dure existence aux USA dans l’entre-de-guerre)

Mais le pire reste à venir, car une fois arrivées aux USA, elles rencontrent des hommes qui ne ressemblent guère aux photos, qui ont parfois 20 ans de plus que sur le cliché, qui sont bien plus pauvres qu’ils ne l’écrivaient et qui avaient juste besoin d’une femme pour travailler aux champs et soulager leurs désirs d’homme.

 

IV – La triste condition des Japonaises vous fera frémir d’indignation

Que ce soit le fait d’être mariée de force et bien trop jeunes, de devoir supporter l’atroce et long voyage en bateau, le fait de devoir produire (plus que mettre au monde) des enfants, de travailler plus dur qu’un homme blanc américain. Que ce soit le fait de s’occuper et des champs, et du mari et des enfants, de supporter la maladie, cette culture et cette langue inconnue et diamétralement opposée à leur Japon natal. Que ce soit la xénophobie dont elles étaient l’objet ou les adultères et coups de leur mari….

Que ce soit ceci ou cela, la vie de ces femmes n’a pas été facile. Chaque chapitre traite d’un sujet en particulier avec tellement de force et d’intensité que c’en est parfois difficile.

Le pire je crois, a été ce si petit chapitre intitulé « La première nuit » On nous y raconte la rencontre avec le nouveau mari et la nuit de sexe qui a suivie. Le mari qui insiste, qui ne laisse pas de repos, qui fait mal. Celui qui, au contraire est soucieux, timide, presque apeuré. Celui qui en veut trop, celui qui frappe, le pervers narcissique, celui qui réalise qu’il n’est pas le premier….

C’est un chapitre à la fois très beau pour la manière dont c’est dit et très dur pour ce qui y est dit.

 

V – Apprendre ce qu’on ne vous a jamais dit à l’école

Eh oui, il y a tout un pan de l’histoire qu’on nous cache, ça s’est bien connu ! Notamment la version des perdants.

Dans ce court récit, on est confronté au sort que les Américains ont réservé aux Japonais durant la Seconde Guerre mondiale.

Au moment des premières attaques japonaises, les Américains ont commencé à emmener des Japonais, d’abord un par un, pour les déporter « dans les montagnes » selon les rumeurs « dans les champs de betteraves » selon d’autres.

Puis, durant la guerre, si un Japonais montrait un tant soit peu d’amour ou de nostalgie pour sa patrie natale, il était déporté. Et enfin, enfin est arrivée la déportation de masse : plus aucun Japonais ne devaient rester. Ils étaient des ennemis des USA. Tous.

On vous parlera des Juifs, de la Shoah, des camps en Russie, mais qui a étudié le triste sort des Japonais aux USA ? Qui connaît réellement l’Histoire ?

Plus on grandit, plus on lit, plus on découvre des horreurs et des secrets….

C’est assez incroyable qu’un si petit livre arrive à dire tout ça, à faire passer tous ces messages.

Finalement, il faut lire ce livre, pour la simple et bonne raison que parfois, lire la vérité, lire des choses dures et qui font mal, ça fait du bien. Comprendre et savoir. Ne pas être un simple témoin passif.

 

Amita

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